Au départ cette librairie
généraliste a une grande sœur spécialisée jeunesse « Le préau »
située de l’autre côté de la rue, elle même à deux pas de la cathédrale de
Metz. « Cela nous brisait le cœur de perdre nos jeunes lecteurs devenus grands
et ne plus pouvoir les conseiller. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une
librairie pour les plus grands. Son nom s’est imposé alors tout naturellement ».
C’est une bien jolie histoire que nous raconte Julie Remy qui a repris les deux
enseignes il y a 10 ans. Très attachée
au fonds qui est révélateur de l’âme d’une librairie, ici vous trouverez trois
espaces bien distincts : l’un pour la littérature générale et policière,
l’autre pour les sciences humaines, et enfin celui des beaux livres :
d’art, de cuisine et de voyages. C’est Julie Remy qui nous reçoit aujourd’hui
pour nous faire part de ses derniers coups de cœur.
Quel roman de la rentrée littéraire nous
conseillez-vous ?
« Arcadie » d’Emmanuelle
Bayamack-Tam (P.O.L). Au-delà de son écriture, cette romancière fait preuve
d’une liberté folle tant dans le choix de ses personnages très atypiques que dans
celui de ses sujets : le sexe, l’image de soi, les dérives sociétales.
Dans ce dernier roman, on suit une jeune
adolescente intersexuée en quête d’identité au cœur d’une secte d’égarés où
s’est parents l’ont emmenée. Cela pourrait être tragique mais c’est bourré
d’humour et surtout c’est très intelligent.
Du côté de la littérature étrangère, que nous
recommandez-vous ?
« L’abattoir de
verre » de J.M. Coetzee (Le Seuil). C’est le retour d’Elizabeth Costello, célèbre
personnage de l’écrivain. Cette vieille romancière australienne très fantasque est
le double littéraire de l’auteur, Nobel de littérature. On la retrouve vieillie, elle n’écrit plus et
s’est retirée dans un village perdu en Castille entourée de chats et d’un
simple d’esprit. Ses enfants s’inquiètent pour elle, mais comment ne pas
entraver sa liberté ?
À travers ces sept textes,
l’auteur aborde les questions de la vieillesse, des relations familiales mais
aussi de la cause animale.
Y a-t-il un premier roman qui vous a particulièrement
marquée ?
« Ça raconte
Sarah » de Pauline Delabroy-Allard (Editions de Minuit).
Une histoire romantique et
troublante sur une passion amoureuse entre une jeune enseignante et une
musicienne. C’est magnifique et étonnant de maturité.
Quel est le livre le plus emblématique de la librairie
que vous défendez avec ferveur depuis toujours ?
« Les oiseaux » de
Tarjei Vesaas, l’un des plus grands romanciers norvégiens. L’histoire est
ténue, c’est le texte lui-même qui porte tout. Mattis, un homme simple d’esprit
et hypersensible vit avec sa sœur ainée
qui le protège. Ils vivent hors du temps, au cœur de la nature au bord d’un lac
entouré de bois. Avec sa barque il
devient passeur, mais bien plus que cela. C’est un livre profond, absolument magnifique.
Une brève de librairie
Depuis la première heure,
nous défendons « Le livre de Dina » la mythique saga de Herbørg
Wassmo, l’immense romancière norvégienne.
Je l’ai même chroniquée à la télé dans « La grand librairie ».
Vous n’imaginez pas notre joie quand les Editions Gaia nous ont fait l’honneur
d’organiser une rencontre à la librairie pour la sortie de son dernier livre
« Le testament de Dina ». Un
souvenir mémorable pour nous.
Librairie La cour des grands
12 rue Taison
57000 Metz
03 87 65 05 21
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