lundi 12 juin 2017

Librairie Le coupe Papier





Un parquet qui craque sous nos pieds, du bois blond qui sent bon, une odeur douce de papier et d’encres mélangés, voilà ce que nos sens perçoivent lorsque l’on franchit la porte de la librairie théâtrale de l’Odéon qui se situe à deux pas du célèbre Théâtre du même nom.  Scène étonnante, on découvre confortablement installés et dans le plus grand silence, de jeunes  apprentis comédiens qui feuillètent des ouvrages à la recherche de scènes à jouer. Ici, l’accueil est un des maîtres mots et c’est pourquoi on s’y sent bien. Avec ses 20.000 références, c’est le précieux repaire parisien pour tous les amoureux du théâtre et des arts du spectacle, classiques ou contemporains.  Son propriétaire depuis 2006 est bien connu du grand public pour son amour de la scène, c’est le célèbre journaliste Philippe Tesson.  Passionné et passionnant, c’est Johan Vitiello responsable de la librairie qui nous reçoit pour nous faire part de ses coups de cœur.

Quel texte d’un dramaturge français voulez- vous nous faire découvrir ?
« Une famille aimante mérite de faire un vrai repas » de Julie Aminthe (Quartet éditions). Ce jeune auteur réussit la prouesse de ne pas faire café-théâtre un peu lourd sur le sujet de la famille. Elle aborde les situations sous l’angle d’un humour amer. C’est une jolie comédie grinçante à souhait.

Du côté des auteurs étrangers que nous conseillez-vous de découvrir ?
« L’abattage rituel de Gorge Mastromas »  de l’anglais Dennis Kelly  (L’Arche). Un théâtre de plateau, noir, très dur, sur la corruptibilité de l’homme. L’ écriture de Kelly est extrêmement contemporaine,  il a un sens aigu de la construction et du drame.

Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?
Un livre culte pour tout jeune comédien « La formation de l’acteur » de l’auteur et metteur en scène russe Constantin Stanislavski (Petite  Bibliothèque Voyageurs de Payot). Un classique qui délivre les enseignements de la fameuse méthode de l’Actor’s Studio. On le pose en pile à côté de l’ordinateur à la caisse, il est toujours prêt à partir.

 Y a-t-il un roman adapté au théâtre qui vous a particulièrement plu ?
« Les particules élémentaires » de Michel Houellebecq (Flammarion) cette adaptation théâtrale par un jeune metteur en scène de 27 ans Julien Gosselin est un spectacle-fleuve de quatre heures, qui file à toute allure  et sert merveilleusement ce roman culte et sa poésie singulière. Mais je pourrais aussi vous citer « Les bienveillantes » de Jonathan Littel (Gallimard) admirablement adapté par Guy Cassiers. Une fresque puissante sur un sujet aussi dur qu’exigeant.

Quel livre sur la dance nous recommandez-vous ?
« Je suis une femme respectable » de Josephine Ann Endicott. Le récit de son travail avec Pina Bausch dans les années 70 à Londres où s’opérait alors une véritable révolution chorégraphique. Un livre passionnant même pour ceux qui ne connaissent pas la danse.

Et sur le cirque, quel est votre conseil de lecture ?
« Le clown Arletti » de François Cervantes et Catherine Germain (Magellan et compagnie). Ce beau livre présente la maman de tous les clowns contemporains,  qui ne sont pas les augustes caricaturaux moqués par les clowns blancs et les Messieurs Loyal mais des clowns d’une profonde poésie.


Une brève de librairie
Alors qu'une nuit, j’ai ouvert exceptionnellement la librairie après une représentation à l’Odéon pour un dramaturge Jean –René Lemoine  qui voulait son propre texte, sont arrivés de façon totalement inattendue un metteur en scène accompagné d’un universitaire russe qui ont acheté pour pas loin de 1000 euros de livres. À une heure du matin, on y était encore,  on s’est mis à fumer des cigarettes dehors sur le trottoir et refaire le monde. Un moment inouï. Je me souviens aussi d’une discussion d’une heure à la librairie entre Patrice Chéreau et Luc Bondy qui avaient le projet de créer ensemble à l’Odéon « Comme il vous plaira » de  Marivaux. Le coupe-papier est une librairie qui  vous permet de vivre des moments uniques comme ceux-là.

Le Coupe Papier
19 rue de l’Odéon
75006 Paris
01 43 54 65 95




vendredi 9 juin 2017



Ne vous méprenez pas, en dépit de son nom qui évoque cette plante hallucinogène associée aux rituels magiques, cette librairie n’est aucunement ésotérique . Née en 1991 de la fusion de deux librairies, l’une spécialisée jeunesse, l’autre orientée littérature, la Mandragore  est devenue généraliste en offrant d’autres rayons comme les sciences humaines ou la bande dessinée. Lætitia Tillier et Laurent Thomashausen ont repris l’enseigne en 2014 en douceur dans un esprit de continuité. Toujours partants pour des manifestations hors les murs, La Mandragore  en association avec  l’Espace des arts et la bibliothèque municipale de la ville, organise tous les deux ans depuis 6 ans, une manifestation littéraire intitulée « Pages en partage » où des lecteurs lisent l’œuvre d’un auteur  pour ensuite  partager avec ce dernier et le public, le fruit de leurs échanges. C’est Lætitia Tillier qui nous reçoit aujourd’hui pour partager ses derniers coups de cœur.

Quel est votre livre culte, le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?
« Luz ou le temps sauvage » de Elsa Osorio (Métailié – Points). « Attention chef-d’œuvre » c’est le bandeau que nous avons mis sur ce livre qui vous embarque en Argentine sous la dictature et l’affaire des enfants disparus. Il y a deux récits qui s’entremêlent très habilement, l’un en italique, l’autre normal. Un roman follement romanesque et d’une haute tenue littéraire. 

Quel livre vous êtes-vous promis de lire ?
« Songe à la douceur » de Clémentine Beauvais dans la collection « Exprim » pour ados des Éditions  Sarbacane.   C’est l’adaptation en vers version XXI siècle de Eugène Onéguine de Pouchkine. Un livre très au gout du jour sur une histoire d’amour entre deux jeunes. Une véritable prouesse littéraire.  

Une brève de librairie :
Alors que notre façade est d’un rouge vif des plus voyants et que nous sommes situés en plein cœur de la ville, souvent des visiteurs châlonnais poussent la porte l’air étonné et nous demandent « Ça fait longtemps que vous êtes là ? » et nous de leur répondre  avec un sourire « depuis 25 ans seulement ! ».  

Librairie la Mandragore
3 rue des tonneliers
71100
Chalon-sur-Saône

Librairie Mots en marge


Il y a le rythme des saisons et ici, dans cette librairie il y a le « rythme des auteurs» que Nathalie Iris suit, soutien et accompagne inlassablement avec passion depuis 2005. Après un parcours dans les ressources humaines, elle choisit de donner un nouveau cap à sa vie en devenant libraire. C’est aux portes de Paris, dans les Hauts-de-Seine, qu’elle créée « Mots en marge », un espace chaleureux d’une quarantaine de mètres carrés où elle défend avec vivacité les livres qu’elle aime. En lisant « En marge » de Jim Harrison, elle trouve l’inspiration pour baptiser son enseigne située place du marché de la Garenne-Colombe. Quand elle organise des rencontres ou évènements, c’est tout le quartier alentour qu’elle entraîne dans son sillage comme pour « La Nuit blanche des livres »  où dans les vieilles Halles Eiffel, une quarantaine d’auteurs sont réunis chaque année pour des rencontres et dédicaces. Ne ratez pas la prochaine édition qui aura lieu le 23 juin prochain. Et en attendant, partageons avec Nathalie Iris ses derniers coups de cœur.

Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur depuis toujours ?
C’est un classique: « L’insoutenable légèreté de l’être » de Milan Kundera (Folio). Un roman d’une intelligence fabuleuse. Ses personnages bougent, évoluent avec le temps selon les époques de la vie où on le lit et le relit. Cela fait trente ans qu’il m’accompagne. Sa force est aussi romanesque que philosophique. 

Quel livre vous êtes-vous promis de lire ?
Je suis amoureuse d’Anton Tchekov et je voudrais lire sa correspondance  « Vivre de mes rêves. Lettres d’une vie » (Bouquins Robert Laffont ). 

Une brève de librairie :
Le vibrant hommage rendu à la librairie indépendante par un couple de nonagénaires qui poussant la porte de « Mots en marge » s’est écrié  « Bonjour, on vous félicite d’exister : vous libraire, votre librairie et les livres que vous défendez !»

Mots en marge
11 place de la liberté
92250 La Garenne-Colombes
0142 42 85 56

samedi 22 avril 2017

Nous, Français (La suite)

Illustrations pour une série de portraits de Français dans Ouest-
France écrits par Jean-François Bouthors http://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/nous-francais-decouvrez-notre-serie-de-portraits-au-coeur-de-la-france-4839510





















Nous, Français

Illustrations pour le journal Ouest-France. Série de portraits de Français à l'occasion des élections présidentielles 2017






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La vieille dame et la mort

Voici ma chronique ce week end dans Libération de "La pointe de l'aiguille. Nouvelle inachevée..." de Youri Maletski chez Louison Editions. http://next.liberation.fr/livres/2017/04/21/la-vieille-dame-et-la-mort_1564414 . Et voici mon illustration, librement inspirée du peintre et illustrateur russe Ivan Iakovlevitch Bilibine (1876-1942) 

samedi 10 décembre 2016

La librairie polonaise croquée sur le vif




Cette librairie 123 boulevard Saint-Germain à Paris j'en ai fait le portrait pour Onlalu.com. J'y suis revenue  quelques semaines plus tard pour la croquer sur le vif avec les sketchers parisiens. 

Bien que ce soit une librairie polonaise, au rez-de-chaussée  vous trouvez un vaste choix de livres en français avec une spécificité pour les pays d'Europe centrale et de l'Est. L'architecture d'époque années 30 est très graphique et se prête bien à un croquis à l'encre de Chine. 



À l'étage au rayon livres pour  enfants, l'ambiance est si colorée que je ne résiste pas à l'envie de passer l'un de mes croquis réalisé à l'encre à l'aquarelle. Notamment pour saisir toute la magie des crèches de Varsovie. Et la féérie ambiante à l'approche de Noël