vendredi 1 avril 2016

Librairie des puf, c'est déjà demain




2016 Odyssée du livre. Voilà à quoi ressemble la toute nouvelle librairie des Presses Universitaires de France, inaugurée le 12 mars dernier après dix-sept ans d’absence juste à quelques encablures seulement de son adresse historique place de la Sorbonne. 
Quand on pousse la porte de la devanture surannée du 60 rue Monsieur-Le-Prince, c’est comme une traversée du miroir dans un roman de Philip K.Dick. On se retrouve face à un robot, non pas R2D2 mais Espresso Book Machine qui imprime et fabrique un livre à la demande sous nos yeux en quelques minutes seulement. Juste le temps de boire un café ou un thé. Bienvenue dans une librairie du troisième type.

Ici pas de stocks, pas de rayons. Très peu d’ouvrages sur les étagères, seulement des exemplaires uniques qui ont pour caractéristiques de ne pas être à vendre. Il sont là pour être consultés, confortablement installés  sur des banquettes rouges dans le coin salon de thé. Si ces livres vous intéressent, vous pouvez les acheter au prix et au format habituels et grande innovation, vous les faites imprimer et fabriquer instantanément  et pouvez même les personnaliser avec une dédicace en page de garde. 

Sur des tablettes numériques mises à votre disposition, vous découvrez  l’étendue du catalogue : 5000 ouvrages des Puf et tous ceux de la bibliothèque d’Alexandrie, de Google books et d’une dizaine de maisons d’édition comme Harper&Collins et Penguin. Ce qui représente un fonds de 3 millions de titres du domaine public mondial, dont 350.000 en français.

Après un simple clic sur la tablette qui valide votre choix,  direction la  star des lieux qui vous attend : la machine. C’est à elle de jouer maintenant. Cet engin transparent, entre un mega-ordinateur pro et une imprimante,  va entièrement fabriquer sous vos yeux en 5-7 minutes l’ouvrage que vous désirez, à l’identique de l’original. 

Voilà nous entrons dans une nouvelle ère, celle où le numérique  n’est plus le méchant goliath, fossoyeur du livre papier. Au contraire, il vient le servir, voire même le ressusciter pour les épuisés, tout en contrant Amazon sur les délais de livraison.  

A l’origine de cette librairie nouvelle génération, Frédéric Mériot, directeur général des PUF qui est tombé par hasard dans une librairie à New York sur cette incroyable machine. L’idée lui est venue de revitaliser l’image des PUF en revenant dans son quartier d’origine  avec une librairie novatrice, de taille raisonnable grâce à l’Espresso Book Machine. En effet nul besoin de trop d’espaces pour ouvrir cette enseigne qui devient par le nombre de titres disponibles l’une des plus grandes librairies d’Europe avec un rapport métres carrés –ouvrages imbattable. 

Le robot ne pouvant pas encore nous conseiller nous ne dérogerons pas  à la règle du coup de cœur du libraire en nous adressant à Fanny Bleichner qui nous a présenté l’enseigne avec Alexandre Gaudefroy  chargé de mission. 


Quel est le « Que sais-je »  que vous nous recommandez d’imprimer  dans la minute? 
Pour son côté très amusant « Les 101 mots de la pataphysique » par le collège de ‘pataphysique. Ce livre sur la science des exceptions et des solutions imaginaires vous éclaire sur ses notions clés.  C’est un ouvrage très réjouissant à lire.

Y –a-t-il un livre des PUF ici présent qui résiste à la machine ?
Oui, « Le Kilo de culture générale » de Florence Braunstein et Jean-François Pépin. C’est une somme incontournable pour se forger une culture générale solide en littérature, histoire, philosophie et sciences. Mais elle vaut son pesant de papier avec ses 1680 pages  et l’Espresso Book Machine ne peut pas l’imprimer, pour le moment seulement… 

Livrez –nous une brève de librairie :
Depuis l’ouverture, nous avons beaucoup de visites de seniors passionnés par les nouvelles technologies, alors que nous imaginions que les jeunes « digital natives »  seraient prioritairement concernés.  

Quand 6 étudiantes qui avaient besoin du même « Que sais -je » , sont venues ensemble avec la garantie d’avoir toutes le même ouvrage tout de suite sans avoir besoin de courir dans plusieurs librairies, c’était un joli moment. Elles ont trouvé ça magique. Et à voir leur joie, nous aussi. 

La librairie des PUF
60 rue Monsieur-Le-Prince
75006 Paris

01 58 10 31 56

Le renard a une femme et c'est une librairie à Montauban





Ne cherchez pas la femme–renard, c’est elle. Avant de reprendre avec Nadège Loublier la librairie Le scribe à Montauban, Caroline Berthelot était libraire à Caen. Elle découvrit alors,  un renardeau abandonné, qu’elle prit l’habitude d’emmener  avec elle à la librairie pour le nourrir les premiers jours de sa vie. Elle est devenue ainsi la «femme au renard.» Mais il y a  aussi le livre culte « La femme changée en renard » de David Garnett, un auteur britannique épatant, contemporain de Virginia Woolf , membre du Bloomsbury group, qui est enterré à Montauban. C’est ainsi, à la croisée de ces deux histoires romanesques que le nom de cette enseigne s’est imposé. 

Du dynamisme, ces deux libraires  en ont à revendre et c’est dans cet esprit qu’elles font vivre leur passion hors les murs en participant à de nombreux  festivals littéraires,  dont « Place aux nouvelles » ou encore « Lettres d’automne ».  Ce n’est pas moins de 40 manifestations  auxquelles elles s’associent tout au long de l’année.  Située en centre-ville, « La femme-renard » n’est qu’à 100 mètres à vol d’oiseau de la plus grande librairie de la ville ce qui l’oblige à cultiver ses différences et son positionnement de niche en étant  très sélective sur ce choix. 

Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez depuis toujours avec ferveur ?
J’ai toujours à porter de main «  Le poids des secrets » de  Aki Shimazaki (Actes sud). J’aime cette pentalogie qui est une jolie passerelle pour amener les gens à découvrir une autre littérature, plus exigeante. Pour ceux qui lisent peu, c’est une écriture simple et accessible tout autant que belle et profonde.  La force de l’évidence. 

Brève de librairie.
Quand nos clients voient des objets en forme de renard, ils ne résistent pas à l’envie de nous les offrir. C’est ainsi que malgré nous, à cause de notre nom, nous nous retrouvons avec une collection de renards empaillés, dont l’un très kitch qui porte une voilette. Le plus souvent ce sont de vieux renards de famille poussiéreux, redécouverts dans les greniers. Même si ces attentions nous touchent, nous tenons à préciser que nous aimons surtout et avant tout cet animal vivant.

La femme renard
115 Faubourg Lacapelle
82000 Montauban

05 63 63 01 83